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 La philosophie d'un petit pois. )> Annabel Lee

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André P. de Lavallière
André P. de Lavallière
ANDROID

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Dans La philosophie d'un petit pois. )> Annabel Lee
Le Sam 11 Mai - 15:05

Un jour comme les autres s’annonçait pour André qui, fort de son thé matinal, sortait humer l’air frais du matin. Tandis qu’il traversait le perron de sa sage maisonnette dans le but prometteur de ramasser le journal délicatement déposé aux pieds de sa boîte aux lettres comme chaque matins, un vague souvenir vint titiller son lobe droit. Plus qu’un souvenir, il s’agissait d’une proposition transformée en devoir par la manie sociale d’André qui, élevé dans une politesse caricatural, faisait muter toute potentialité d’évènements en une obligation syndicale.
Les faits se présentaient de la façon suivante : une semaine plutôt, une lettre lui avait été adressée, lui proposant une première séance de psychologie gratuite sur un obscure motif de tirage au sort. Perturbé toute la soirée par l’étrange missive, il l’avait laissé pourrir quelque temps sur son bureau en espérant très fort qu’un sort funeste et inexplicable la frapperait une fois le dos tourné. Malheureusement pour lui, aucune féroce armée de lutin ne vint dévorer l’enveloppe et il ne put s’ôter l’évènement de la tête. Ainsi, comme à chaque fois, André abdiqua et inscrivit dans son petit agenda versace « samedi onze heure, rendez vous avec mademoiselle Annabeth Leprince, psychologue. »
Il aurait pu appeler pour refuser, mais c’était sans compter sur sa nature craintive. Il n’aurait surtout pas voulu prendre le risque de vexer mademoiselle Leprince, qui que se fut.

C’est ainsi qu’André Perrin De Lavallière, vêtu de son plus beau costume beige, de ses plus beaux gants blancs, de ses plus belles chaussures cirées, quitta son humble demeure pour traverser une partie des charmantes ruelles Océanes. Le soleil caressait de sa douceur chaleureuse le visage du jeune homme qui s’arrêta quelques instants pour profiter de cette tendresse et continua sa route, les yeux mi clos, levés vers le ciel bleu, à l’affut du chant des oiseaux et du bruit de la mer qui se rapprochait, tant et si bien qu’il oublia rapidement… Tout.
André était tête en l’air. Il préférait la mer aux psychologues et le grand air aux cafés bondés, surtout les samedis matin. Sa timidité maladive le poussait plus facilement vers les espaces désertiques ou le vent soufflait trop fort pour qu’on l’entende parler que vers ces cages de sociabilité où le bruit était si fort qu’il devait crier pour qu’on l’entende. Inutile de préciser que crier pour André se résumait à un filet de voix jugé presque normal aux yeux du reste du monde.
Après vingt délicieuses minutes a écouter le bruit du vent sur les vagues et les cris des mouettes, le regard perdu dans un vide bienfaiteur, un demi sourire scotché sur les lèvres, il apparut au jeune homme que quelque chose de vaguement important lui était sortit de l’esprit. Dans une semi torpeur, il cru se souvenir qu’il n’était pas sorti de chez lui pour un genre de promenade quotidienne, mais plutôt pour un événement qu’il avait jugé plus ou moins primordial, bien que très peu rassurant. Il se fit la remarque inconsciente qu’il fuyait peut être l’entrevue, qui lui semblait bien peu professionnel. Enfin, la réalité de la situation le frappa durement et il réalisa avec une brusquerie de coutume qu’il était très en retard sur son horaire, que c’était excessivement mal polie de faire attendre une jeune femme seule dans un café –à moins qu’elle ne soit déjà une vieille croûte, pour le peu qu’il en savait,- et il ne lui resta plus qu’à s’élancer tel un cabri pour tenter de rattraper son retard.

En vain. Lorsqu’il pénétra dans le café, haletant, le nœud papillon de travers et la chemise froissée, il était déjà la demi, et lorsqu’il chercha précipitamment Annabeth, il ne trouva personne.

- Bonjour excusez-moi, aucune jeune femme n’est venue s’installer ici… »
Dit André en s’approchant du bar. La femme qui se tenait derrière haussa un sourcil et du se pencher ostensiblement vers lui pour capter les derniers mots qui filtraient entre ses lèvres, tant son ton avait baissé. Elle secoua la tête et se fut comme si elle retournait une claque à André, parce qu’un trait de pitié trainait dans ses yeux. Il y était habitué, serra les dents en lui décochant son regard le plus sombre, ce qui procura tout au plus à la femme un semblant de stupeur, la remercia presque froidement et alla s’asseoir en attendant patiemment que Mademoiselle Annabeth Leprince, encore plus impolie que lui, daigne montrer son potentiellement joli minois au delà de la porte.


Dernière édition par André P. de Lavallière le Mar 11 Juin - 0:05, édité 2 fois
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Annabeth Leprince
Annabeth Leprince
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Le Lun 13 Mai - 17:25

Le réveil sonnait depuis déjà bien trop longtemps, les notes se faisaient stridentes et bientôt les voisins débarqueraient pour éteindre cet engin de malheur à grand coup de marteau. Mais Annabeth, non. Annabeth dormait paisiblement, les oreilles enfouies sous deux oreillers, elle avait préféré prendre le risque de s'étouffer plutôt que de devoir se lever pour aller débrancher le réveil. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt et même le soleil déjà haut dans le ciel ne pouvait la déloger de son lit douillet. Et puis soudain, prise de conscience.

« MERDE »


C'était sans oublier que même le samedi elle bossait. On lui avait dit : « tu sais Anna, tu pourrais profiter un peu de tes samedi de libre pour rencontrer les gens en dehors du cabinet ? Approcher les patients dans un cadre plus jovial ? Pas que ton salon avec ton canapé léopard ne le soit pas hein...Mais bon quand même. Et puis mince son canapé léopard il était très bien non ? Non. Ok.
Alors elle avait farfouillé dans les dossiers des habitants de l'îles – ceux qui lui étaient communiqués bien entendu – pour en choisir un ou deux au hasard mais sérieusement entre les taulards et les dingos venu ici de leur propre volonté elle allait avoir du boulot.
Et puis son regard s'était posé sur un petit gars tout maigrelet, les cheveux bien peignés, limite s'il portait pas une rose à sa boutonnière. André qu'il s’appelait, un français, un peu plus âgé, sans grandes expériences dans la vie si ce n'est la prison. Hum.

« Franchement les cheveux verts c'est d'un ringard. Pauvre gars. »


C'était sur ces pensées qu'elle avait mis de côté ce dossier pour finalement le contacter par courrier. Enfin le faire contacter par courrier plutôt. C'était pas son boulot à elle de recruter des gens.
C'était donc pour ce petit dandy vert qu'elle devait se lever plus tôt que prévu après s'être bourré lamentablement la gueule seule chez elle devant un film bien pourri mais bien français, la tête en vrac elle rampa jusqu'à son réveil pour l'éteindre et tenta de se rendormir sur le carrelage. Non, travailler le samedi ça devrait être interdit.

« Allez ma grosse, on se bouge le fion, pense aux nouvelles Louboutins que t'aura à la fin du mois.... »


C'est donc avec une bonne demie heure de retard qu'Annabeth se pointa au café, essoufflée d'avoir trop couru, les chevilles à moitiés pétés par ses escarpins argentés, elle avait fait un effort pour André, vraiment ! Une jupe noir stricte et sérieuse, un chemisier blanc rentré dedans quoique largement déboutonné, des cheveux tressés sagement, lunettes posées sur son nez. Elle faisait presque sérieuse comme ça, presque crédible. Reprenant son souffle un instant elle arrangea sa coiffure puis entra en inspirant un grand coup.
Elle le repéra de suite, dans son coin, bien propre sur lui dans son joli costume, ses cheveux verts juraient vraiment avec le blanc de sa veste, s'en était presque comique. Enfin passons. Prenant l'air le plus détaché possible elle vint s'assoir en face de lui et lui tendit la main, sourire rayonnant aux lèvres.

« Bonjour André, je suis Annabeth Leprince. Je m'excuse pour mon retard mais mon chien avait volé mes chaussures pour les cacher. Un vrai joueur ce chien, ahaha »

Rire franc, elle avait pas ressorti cette excuse depuis la terminal ça faisait drôle. Dans son ancien travail elle arrivait souvent en retard mais pour le peu de visites qu'elle avait c'était pas vraiment la mort, mais sur l'île de Diane s'était différent, elle espérait quand même ne pas l'avoir fait trop attendre !

« Vous prendre quelque chose à boire ? Un café ? Une bière ? Du vin ? C'est moi qui offre ne vous inquiétez pas »

Les coudes sur la tables et le visage entre les mains elle lui adressa une sourire rayonnant avant de chercher un serveur des yeux.
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Le Mer 15 Mai - 19:08

André patientait en silence, enfoui sous le tumulte du bar. Il avait choisit pour toute retraite une petite table dans un coin que surplombait la verrière de la terrasse et le laissait s’abreuver du soleil filtrant au travers de la vitre, traçant paresseusement sur sa peau une chaude caresse mélancolique.

André fixait ses mains, blanches. Longues et fines comme celles d’une femme, filigrane de chaires teintées de crème rosé qui, depuis son adolescence, lui avaient valus bien des surnoms. Elles répondaient après tout à une silhouette délicate, virgule tracée dans l’air d’une encre vaporeuse et discrète, d’une extrême insouciance, et d’une infinie délicatesse. André était ainsi l’ami des femmes. Il faisait vivre autours de lui un sentiment de confiance bienveillant, quoi que sa timidité maladive l’ai entravé dans sa propre prison. On le trouvait mignon, gentil, pratique, un peu facile à pigeonner parfois et toujours prêt à rendre service derrière son bégaiement insondable et ses rougeurs inopinées.

André était un peu barge, en définitif, puisqu’il se parlait à lui même pour se rassurer, allongeait ses phrases de ses considérations personnelles et se parlait à lui même sur le même ton qu’il parlait aux autres. Il ne s’en voulait pas vraiment d’être comme ça, parce qu’au delà du regard qu’on portait sur lui, il y avait cette tradition insondable de ne pouvoir faire autrement. André était comme il était et faisait de son mieux pour être agréable à tout le monde en tout temps. Il en venait facilement à se retrouver échoué au milieux d’une situation extrêmement délicate, du genre coupe gorge agressif dont il était incapable de se sortir sans aide extérieure.

Comme aujourd’hui, par exemple.

Plus André réfléchissait, le regard rivé sur ses genoux et ses mains blanches d’aristocrate, plus ses sourcils se fronçaient, perplexe. Il ne parvenait pas bien à saisir de quelle manière il en était arrivé là. Il ne connaissait après tout ni l’identité, ni le but de cette sois disant jeune femme qui, au fond, pouvait très bien simplement lui extorquer son argent ou le mettre dans un grand embarras.

Par ailleurs, il n’avait encore aucune consommation posée sur sa table, se disait qu’on allait finir par l’éjecter du bar alors qu’il avait déjà tenté d’appeler quatre fois la serveuse pour lui commander une citronnade sans résultat, et que par ailleurs Mademoiselle Annabeth Leprince devait avoir une sacrée bonne raison d’être en retard si elle ne voulait pas risquer de subir son courroux. André senti monter en lui une sorte d’énervement peu familier, outré et teinté d’un sentiment d’injure salissant. Les mains blanches d’André Perrin De Lavallière se crispèrent tandis que dans son âme, il prenait les dispositions drastiques. Les yeux collés à ses genoux, ses sourcils trébuchèrent d’autant plus vers son nez. Ses lèvres de fille se pincèrent. « Voilà ce que tu vas faire, André Perrin. Tu vas donner un grand coup sur cette table, tu vas élever la voix, fixer cette petite dinde dans les yeux et lui dire : « une citronnade, pauvre chèvre, et ouvre un peu tes oreilles si tu veux voir la couleur de ton pourboire. » Voilà ce que tu vas faire. »

Bien sur, il n’en fit rien. Son expression se statufia sur une sorte de colère meurtrie. Il fit jouer dans son crâne toutes les étapes de son acte héroïque. Cela suffit à le calmer, et quand Annabeth fit irruption dans le bar, suivit d’une envolé de cheveux tressés comme si elle avait voulu se faire passer pour un exemple de sagesse, c'est comme s'il ne s'était rien passé.

Sauf que pour André, sagesse était synonyme de ponctualité.
Et puis d’abord, son costume était crème. Pas blanc.

« Bonjour André, je suis Annabeth Leprince. Je m'excuse pour mon retard mais mon chien avait volé mes chaussures pour les cacher. Un vrai joueur ce chien, ahaha »

André manqua de s’étouffer, bafouilla, sourit à moitié, tandis la main, se rétracta, la retendit, baissa les yeux, affronta le décolleté, rougit de plus belle, sentit qu’il commençait à transpirer, se sentit gêné, lui serra la main en espérant qu’il ne sentirait pas la moiteur de sa paume.

- Bonjour, » murmura t-il. Il toussota, leva les yeux vers la demoiselle et se sentit le courage de la regarder à peu près en face pendant une demi seconde. Son regard fuia nerveusement vers la droite. « Votre chien… » Murmura a t-il a nouveau. Il jaugea rapidement la jeune femme. « Hurm, pourquoi n’avouez vous simplement pas que vous êtes en retard parce que vous m’avez oublié… ? »

Une franchise éperdue dans un caractère si peu affirmé. C’était le paradoxe constant d’André, mais sa franchise était toujours trop bas en décibels.

- Du vin ? Non, merci je… Je prendrais une citronnade…. »

La femme était étrange. Un silence pesant s’installa qui eu le don de mettre André encore plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà. Il tripota nerveusement son bouton de manchette, toussota à nouveau dans sa main pour briser le silence.

- Heu je heum… Je n’ai pas vraiment besoins d’un psychologue, à vrai dire… » Tenta t-il dans le but de clarifier la situation.
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