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 some kind of nature — libre

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Zhou Jingwei
Zhou Jingwei
CIVIL

MESSAGES : 5
MÉTIER : Pêcheur.

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Dans some kind of nature — libre
Le Dim 9 Juin - 20:13

Ce n’était pas que voir la friture frétiller entre les filins grisâtres soit plus jouissif que de voir les bas résilles se défiler sur les jambes d’une fille, mais c’était plus satisfaisant, d’un sentiment qui s’étendait ; c’était une promesse infiniment terrestre. Les bonds répétés de leurs silhouettes opalines s’étendaient et dans les mailles de son filet, ovales en mouvement collés les uns contre les autres, dans un effort tenace pour respirer à l’air, ils reconstituaient le flux et le reflux de la marée.
Jingwei les pieds dans l’eau n’avait pas encore le visage tanné comme le cuir — il aurait fallu plus de temps à l’île pour commencer à le changer. Il était encore accompagné du raffinement civilisé qu’il s’était acharné à obtenir et qu’il savait que la nature ne prendrait pas si longtemps à lui arracher.

Il mettait des chaussures de bateau pour marcher en ville et ne prenait plus la peine de se changer de ses shorts de voilier, sa casquette enfoncée jusqu'à ses oreilles et les sourcils froncés. Il était reposant de se laisser aller. Il se voyait à peine tomber dans une pente rustre et malhabile qu’il aurait autrefois évitée. Ce qu’il devenait, pour le moment, n’était pas une priorité. L’important était d’être présent, au moment même où les choses se passaient, et c’est pourquoi Jingwei cherchait l’ambroisie.

La forêt n’était pas menaçante. Elle ressemblait à un décor de magasins. La brise qui soufflait dans le bleu laissé par les troncs en dehors du soleil lui faisait l’effet de l’air conditionné ; dans cette partie de l’île, tout du moins, l’artificialité était perceptible jusque dans les poumons. L’humidité et les moustiques étaient en trop petit nombre. Mais tôt ou tard, pensait-il, la bestialité reprendrait ses droits sur cette création pour touristes et consommateurs.
Comme elle le ferait tôt ou tard sur lui.

Il était cinq heures du soir. Il avançait péniblement depuis une heure et demie et pour le moment, il demeurait sans succès ; il conservait admirablement bien contenance et on eut crû un instant qu’il ne faisait que se promener aux alentours. Pourtant, c’était indéniablement frustrant ; peut-être ne trouve-t-on pas de plaisir dans les victoires faciles.

« Il ne sert à rien de chercher.

Il avait parlé par précaution car il avait senti dans son dos un bruit qui n’aurait pu être que le vent. Dans le doute, il prévenait. Il ne se retourna pas. Quelqu’un m’observe, songea-t-il. Dans le doute, il poursuivit.

C’est ce que l’on cherche qui nous trouve. »

Le vent dans les feuilles était comme un ventilateur.
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Louane Boisseau
Louane Boisseau
ANDROID

MESSAGES : 23
MÉTIER : Fleuriste
PUCE : Fugawi Global Navigator

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Dans Re: some kind of nature — libre
Le Lun 10 Juin - 21:06

Louane ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait là, assise sur cette souche d’arbre humide. Heureusement, elle avait pensé à se changer en tenue décontractée et qui ne craignait pas grand chose, c'est-à-dire un vieux jean et un T-shirt, avant de partir à l'aventure. La promenade en forêt ne faisait pas partie de son plan de la journée, mais elle avait eu quelques imprévus qui l’avaient détournée de son chemin habituel. Enfin à bien y réfléchir, si, elle avait une petite idée de ce qui l’avait amenée à s’égarer dans les hautes fougères. C’était justement le besoin d’en cueillir une bonne dizaine.
Bon, d’ordinaire sa boutique était fournie par des professionnels, elle n’allait jamais s’approvisionner elle-même dans la nature – d’autant plus qu’elle n’était pas certaine que ce soit vraiment autorisé. Mais cette fois-ci, elle avait dû improviser. Entre les exigences particulières d’un client excentrique mais fidèle à la boutique et un retard catastrophique dans les livraisons de fleurs fraîches et des décorations qui vont avec, elle avait dû improviser.

Il est vrai que derrière la boutique il y avait un petit jardin dans lequel elle s’appliquait à faire pousser quelques fleurs pour prévenir ce genre de contretemps, mais elle n’avait alors rien pour satisfaire la commande qui lui avait été passée cette après-midi même (il espérait pouvoir récupérer la composition le soir, en rentrant du travail). Elle devait confectionner un bouquet automnal et était même presque étonnée qu’il n’ait pas exigé d’avoir des champignons dans sa composition. Enfin, s’il devait l’offrir à sa dame, ce n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus romantique en effet. Toujours est-il que la jeune femme avait décidé de se rendre dans la forêt pour faire une petite récolte incognito – c’était vraiment une exception – et d’en repartir aussitôt pour rentrer à la boutique.
Sauf que la seule carte de randonnée correspondant à cette île qui était enregistrée dans sa puce en avait décidé autrement. Elle n’avait aucun souci avec les cartes routières, mais se repérer avec toutes les lignes de dénivelé était encore hors de sa portée. Elle s’était donc retrouvée en plein milieu de cette jungle qui lui semblait bien moins accueillante qu’une heure auparavant, complètement perdue.

Louane se releva de la souche, se pencha pour cueillir quelques branches de fougères et ramasser un peu de bois mort, puis se remit à la recherche d’un chemin qui la conduirait vers la civilisation. En jetant un coup d’œil à sa montre, elle sut d’emblée que son client allait rentrer les mains vides chez lui – son assistante allait devoir supporter ses reproches. Elle n’avait plus qu’à espérer ne pas s’être perdue trop profondément dans la forêt.
Alors qu’elle commençait à désespérer de rentrer chez elle, elle entendit des bruissements non loin d’elle. Il lui suffit de quelques pas pour distinguer une silhouette qui s’éloignait. Sans plus réfléchir, elle suivit l’homme qui semblait être lui aussi à la recherche de quelque chose. Du moins c’est ce qu’elle comprit de ses paroles. Louane se rapprocha encore un peu de lui avant de signaler clairement sa présence.

« Je ne suis pas sûre qu’un chemin s’ouvrira entre les feuillages, je n’ai pas vu de chat Cheshire dans le coin… »

Un instant, elle se demanda ce que, lui, cherchait. Etait-il adepte de la cueillette de champignons ? De la chasse ? Non, cette dernière hypothèse ne lui semblait pas possible étant donné que l'homme ne portait pas d'arme.
Elle repensa alors à l’étrange mail qu’elle avait reçu et aux discussions animées qu’elle avait entendues à propos d’une boisson dont le nom lui échappait à l’instant présent. Peut-être était-ce cela qu’il cherchait, comme beaucoup d’autres personnes sur cette île.
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